Patient de 16 ans se plaignant de douleurs plantaires gauches (tiers postérieur de la plante).

Voici la radiographie de profil centrée sur ce pied. Décrivez les anomalies.

 

 

Résultats : Formation radioclaire de la partie antéro-inférieure du calcanéus avec respect des corticales compatible avec une formation kystique.

 

Kyste osseux essentiel

Les kystes osseux essentiels sont des dystrophies osseuses kystiques se présentant sous la forme d’une cavité uni ou pluriloculaire fragilisant l’os.

Il s’agit de la plus fréquente des tumeurs bénignes du squelette périphérique de l’enfant touchant le tissu osseux en cours de croissance et survenant dans 90 % des cas dans les deux premières décennies, dans 70 % des cas entre 4 et 10 ans.

Le sexe ratio est de 2 à 3 hommes pour 1 femme.

Le kyste osseux essentiel se situe sur la métaphyse des os longs (extrémité supérieure de l’humérus dans 50 % des cas, du fémur et du tibia). Le calcanéus représente 3 % des localisations.

Il est le plus souvent asymptomatique. Le mode de révélation le plus fréquent est lié à une fracture pathologique.

 

Radiographies standard : Ostéolyse géographique à contours nets, centrale, parallèle à l’axe de l’os se situant au contact du cartilage de croissance. Les corticales sont respectées. Un liseré de condensation est possible réalisant l’aspect « en fond de coquetier ». Il est le plus souvent unique et peut contenir de fins septas internes.

L’évolution radiologique est marquée par le développement du kyste au contact du cartilage de conjugaison et sa migration vers la diaphyse au cours de la croissance pour devenir métaphyso-diaphysaire ou diaphysaire.

La fracture est le mode de révélation le plus fréquent. Deux aspects radiographiques peuvent être retrouvés : le signe du fragment tombé (« fallen fragment sign ») correspondant à la présence d’un ou de plusieurs fragments d’os cortical fracturés qui tombent au fond du kyste et le signe de la trappe (« trap door sign ») avec le fragment osseux fracturé qui reste attaché au périoste.

L’examen tomodensitométrique et l’IRM sont le plus souvent inutiles. Le scanner met en évidence une formation ostéolytique bien limitée avec des densités comprises entre 20 et 40 UH. Sur l’IRM, le kyste est en hyposignal T1 et en hypersignal intense T2.

 

Le kyste osseux essentiel est bénin. Il naît au niveau du cartilage de croissance et s’étend dans la métaphyse qu’il fragilise. Son évolution dépend du caractère actif ou quiescent du kyste. Si le kyste est actif, il reste au contact de la physe et s’allonge. S’il devient inactif, il s’éloigne de la diaphyse.

L’abstention thérapeutique est justifiée en cas de kyste typique asymptomatique avec surveillance radiographique.

Le traitement se justifie selon le siège de la lésion et le risque de complication fracturaire.

La récidive est fréquente.

 

Traitement par comblement par voie percutanée avec de la moëlle osseuse et des granules de substitut osseux. 

 

 

 

Contrôle à 18 mois post-opératoire : intégration osseuse. 

 

 

Anatomo-pathologie :

Macroscopie : Le kyste est le plus souvent formé d’une seule cavité à paroi mince, bleutée contenant un liquide clair qui sera séro-hémorragique en cas de fracture.

Microscopie : La paroi est constituée d’une mince membrane conjonctive à cellules fusiformes avec quelques cellules plurinuclées, elle est peu vascularisée et accolée à la paroi osseuse à sa périphérie. 

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