ANOMALIE OSSEUSE CONDENSANTE

 

Une lésion osseuse condensante du squelette peut avoir deux origines distinctes : tumorale et non tumorale qu’il convient de bien distinguer.

 

  • Condensation d’origine tumorale : l’analyse sémiologique de cette zone de condensation permet de s’orienter vers une des origines possibles de la condensation :

-       cartilagineuse : calcifications floconneuses, punctiformes, arciformes, en couronne orientant vers les tumeurs bénignes suivantes : exostose, chondrome ou vers une tumeur maligne : le chondrosarcome,

-       fibreuse : plages en verre dépoli ou osseuse : zones denses, homogènes, bien limitées. Elles sont exceptionnelles au niveau du calcanéus.

 

  • Condensation d’origine non tumorale :

-       origine infectieuse : l’ostéomyélite est la principale cause et peut se traduire sur les radiographies conventionnelles par une plage d’ostéocondensation hétérogène,

-       origine mécanique et dégénérative : l’arthrose,

-       origine dystrophique : l’îlot condensant bénin constitué d’os lamellaire compact (Fig. 1).

 

Cas particuliers :

La condensation osseuse peut correspondre à une réaction de reconstruction face à une agression tumorale et être associée à un processus expansif intra osseux de développement plus ou moins rapide. Ceci est le cas en présence d’un ostéome ostéoïde (Fig. 2) (1), d’un hémangiome (Fig. 3), d’un ostéoblastome, d’une métastase condensante (Fig. 4).

 

 

Fig. 1 Radiographie standard de profil: condensation osseuse ovalaire, intraspongieuse calcanéenne, homogène, à contours spiculés, unique, centimétrique typique d’îlot condensant bénin.

 

 

 

  

  

Fig. 2 Patient de 18 ans présentant un tableau clinique typique d’ostéome ostéoïde ayant bénéficié d’un bilan d’imagerie complet avant prise en charge thérapeutique. Sur la radiographie standard, présence d’une image lacunaire millimétrique (nidus) au sein d’une ostéosclérose corticale. En scintigraphie osseuse, présence d’une franche hyperfixation. Sur l’examen tomodensitométrique, le nidus se présente comme une lacune arrondie, bien limitée, au sein d’une ostéosclérose réactionnelle. Sur l’IRM (séquences pondérées en T1 ES, T1 après injection et séquence de soustraction), le nidus est en signal intermédiaire sur l’ensemble des séquences, l’ostéosclérose périphérique est en hyposignal et la réaction inflammatoire est en hyposignal T1, se rehaussant faiblement après injection.

 

 

 

  

Fig. 3 Patient de 60 ans présentant une douleur de la face latérale du pied droit depuis six mois. Présence d’une discrète condensation osseuse de la région postéro-inféro-latérale du calcanéus sur les radiographies. Le patient a bénéficié d’emblée d’une exérèse monobloc, le diagnostic anatomo-pathologique a conclu à un hémangiome intra-osseux. La réaction périostée visible sur le cliché de profil peut correspondre à une réaction de reconstruction face à l’agression tumorale.

 

 

 

    

Fig. 4 Patient de 79 ans aux antécédents de carcinome prostatique traité cinq ans auparavant, présentant une douleur de l’arrière-pied gauche et sous malléolaire latérale. La radiographie standard met en évidence une opacité mal limitée calcanéenne. L’examen IRM objective la présence d’une masse très hétérogène en hyposignal T1, isosignal Rho Fat Sat. La biopsie percutanée a conclu à la présence d’une localisation secondaire d’un carcinome.

 

 

 

(1) Shukla S, Clarke AW, Saifuddin A. Imaging features of foot osteoid osteoma. Skeletal radiology. 2010 Jul;39(7):683-9. PubMed PMID: 19603164.

 

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