ANOMALIES EN ZONE D’ENTHESE DE L’APONEVROSE PLANTAIRE

 

 

Enthésopathie mécanique

Secondaire aux microtraumatismes répétés, on distingue la fissure, la rupture et l’épaississement de l’aponévrose plantaire (1,2). Il faut rechercher les signes suivants :

  • sur l’échographie :

-       un épaississement de l’enthèse (supérieur à 5 mm pour une normale inférieure ou égale à 4 (3)),

-       l’hypoéchogénicité de l’enthèse,

-       une hyperhémie en mode Doppler (Fig. 1).

  • sur l’IRM :

-       un épaississement de l’enthèse,

-       un signal hypointense sur les séquences pondérées en T1 et T2,

-       un hypersignal sur la séquence pondérée en T2 de la moëlle osseuse et des tissus mous adjacents en rapport avec la réaction œdémateuse (Fig. 2).

 

Fig. 1 Coupe échographique centrée sur l’enthèse calcanéenne de l’aponévrose plantaire : épaississement de l’aponévrose qui mesure plus de 6 mm (normale inférieure à 3 mm) en faveur d’une enthésopathie mécanique.

 

 

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Fig. 2 Séquences coronale pondérée en T1 ES et sagittale pondérée en STIR de la cheville. Epaississement de la partie proximale de l’aponévrose plantaire associé à un discret hypersignal en zone d’enthèse sur le versant calcanéen chez un patient de 55 ans n’ayant pas d’antécédent de rhumatisme inflammatoire et présentant une douleur d’horaire mécanique.

 

 

Enthésite

L’imagerie a une plus grande sensibilité que l’examen clinique dans la détection précoce des atteintes inflammatoires de l’enthèse.

Les signes retrouvés en échographie sont semblables à ceux retrouvés dans l’enthésopathie mécanique. La présence d’érosions hyperostosantes est plus évocatrice du diagnostic.

En IRM, des anomalies de signal de l’enthèse, de la moëlle osseuse et des tissus mous adjacents peuvent être présents avec une aponévrose plantaire d’épaisseur normale (Fig. 3) (1,2).

 

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Fig. 3 Patient de 35 ans aux antécédents de spondylarthrite ankylosante bénéficiant d’une IRM pour bilan de douleur plantaire évoluant depuis un mois d’horaire inflammatoire. Séquences sagittales pondérées en T1 ES, T1 après injection de gadolinium et STIR centrées sur la cheville. Anomalie de signal en zone d’enthèse à la fois sur le versant endostéal et aponévrotique en hyposignal sur la séquence pondérée en T1, se rehaussant après injection et en hypersignal STIR témoignant de la présence d’une enthésopathie plantaire rhumatismale en phase inflammatoire.

 

 

D'autres causes peuvent expliquer des douleurs de la face plantaire notamment les formations kystiques (Fig. 4).

 

Fig. 4 Autre exemple de cause de douleur de la face plantaire du pied chez une patiente de 40 ans présentant une douleur d’horaire mécanique. L’examen échographique retrouve deux formations kystiques communiquant de part et d’autre de l’aponévrose plantaire et développées à partir de la 4è articulation tarso-métatarsienne.

 

(1) Lawrence DA, Rolen MF, Morshed KA, Moukaddam H. MRI of heel pain. AJR American journal of roentgenology. 2013 Apr;200(4):845-55. PubMed PMID: 23521459.

(2) Theodorou DJ, Theodorou SJ, Farooki S, Kakitsubata Y, Resnick D. Disorders of the plantar aponeurosis: a spectrum of MR imaging findings. AJR American journal of roentgenology. 2001 Jan;176(1):97-104. PubMed PMID: 11133545.

(3) Sans N, Lapègue F. Echographie musculosquelettique. Elsevier Masson, 2009. p 266-269.

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