TROUBLES STATIQUES DU PIED

Deux types de troubles statiques du pied existent : le pied plat et le pied creux.

Les examens clinique et podoscopique permettent d’en faire le diagnostic (Fig. 1) (1).

L’imagerie vient en seconde intention pour quantifier le trouble statique et rechercher des anomalies associées.

                             

   Fig. 1 Empreintes podoscopiques de pieds gauches : exemple de pied normal, pied creux et pied plat.

Le bilan radiographique doit toujours comporter des clichés bilatéraux comparatifs :

-       cliché du pied de profil en charge,

-       cliché du pied de face en charge,

-       cliché des chevilles de face en charge au mieux avec cerclage de Méary. 

Ce bilan permet de mesurer les différents angles qui permettront de définir le type de troubles statiques :

 

PIED DE PROFIL EN CHARGE (Fig. 2)

-      Angle de Djian-Annonier : il est formé par le croisement des deux lignes passant par les points les plus déclives du sésamoïde médial et de la grosse tubérosité calcanéenne, le sommet est le point le plus bas situé de l'interligne talonaviculaire; il mesure normalement entre 115° et 135°,

-      Ligne de Méary-Toméno : elle se compose de deux lignes: une passant dans l'axe col/tête du talus et l'autre dans l'axe de la diaphyse de M1; cette ligne est normalement rectiligne,

-      Pente du calcanéus : il s'agit de l'angle formé entre la tangente à la face plantaire du calcanéus et l'horizontale au sol; il mesure entre 15° et 25°,

-    Angle de divergence talo-calcanéen : cet angle est formé par le croisement des deux axes passant longitudinalement au talus et au calcanéus; il mesure normalement entre 15° et 25°.

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Fig. 2 Bilan radiographique standard dans le cadre du bilan de troubles statiques du pied avec mesures des différents angles.

CHEVILLE DE FACE EN CHARGE AVEC CERCLAGE DE MEARY: 

Ce cliché permet d'étudier les déviations tibio-taliennes :

-      Méthode de Méary : l'axe du tibia doit croiser le plan d'appui à la jonction du 1/3 médial et des 2/3 latéraux (Fig. 3),

-      Méthode de Djian : mesure de l'angle formé par une ligne perpendiculaire au segment plantaire et une ligne rejoignant le milieu du segment plantaire.

 

                       

                             Fig. 3 Cliché de Méary avec cerclage (méthode de Méary).

 

PIED PLAT

Le pied plat valgus est défini par une diminution de hauteur des arches longitudinales du pied correspondant à un affaissement de la voûte plantaire (Fig. 4).

La podométrie en charge permet ainsi de déterminer plusieurs valeurs :

  • sur le cliché de profil :

-       angle de Djian-Annonier supérieur à 130°,

-       cassure de la ligne de Méary-Toméno avec un angle à sommet inférieur,

-       pente du calcanéus inférieure à 10°,

-       divergence talo-calcanéenne supérieure à 30°.

  • sur le cliché de cheville de face avec cerclage de Méary :

-       valgus calcanéen : axe du tibia dévié en dedans du tiers médial de l’appui plantaire (technique de Méary).

       a      b

Fig. 4 Examen statique en position debout au podoscope de pieds plats: (a) valgus des arrière-pieds, (b) empreintes plantaires.

Il faut toujours rechercher de façon concomitante sur ces clichés des anomalies associées telles qu’une coalition tarsienne ou une arthrose de l'articulation sous-talienne.

Certaines pathologies peuvent être associées à un pied plat et être responsables de douleurs de l’arrière-pied :

-       coalition tarsienne : cause classique de pied plat,

-       syndrome du sinus du tarse,

-       arthrose de l'articulation sous-talienne,

-       tendinopathie du muscle tibial postérieur : ce tendon est le stabilisateur le plus important de l’arche du pied. Sa rupture est la cause principale de valgus de l’arrière-pied,

-       pathologie de l’aponévrose plantaire,

-       syndrome du tunnel tarsien.

PIED CREUX

Le pied creux est défini par l’augmentation de hauteur des arches longitudinales du pied ce qui correspond à une accentuation de la voûte plantaire (Fig. 5).

Il existe plusieurs types de pieds creux classés en fonction de la position de l’arrière-pied et du siège du creusement :

  • en fonction de la position de l’arrière-pied, on distinguera :

-       le pied creux direct : l’arrière-pied reste axé avec un valgus physiologique,

-       le pied creux varus caractérisé par une pronation excessive de l’avant-pied sur le médio-pied,

-       le pied creux valgus caractérisé par une pronation excessive de l’arrière-pied.

  • en fonction du siège du creusement, on distinguera :

-       le pied creux antérieur avec une verticalisation apparente des métatarses,

-       le pied creux postérieur avec une verticalisation du calcanéus,

-       le pied creux mixte.

  

La podométrie en charge permet de déterminer plusieurs valeurs :

  • sur le cliché de profil :

-      l’angle de Djian-Annonier inférieur à 115°,

-      une cassure de la ligne de Méary-Toméno avec un angle à sommet supérieur,

-       la pente du calcanéus supérieure à 30°.

  • sur le cliché de cheville de face avec cerclage de Méary :

-       le valgus calcanéen : axe du tibia dévié en dedans du tiers médial de l’appui plantaire (technique de Méary),

-       le varus calcanéen : axe du tibia dévié en dehors du tiers médial de l’appui plantaire.

                                         

                                   Fig. 5 Examen statique en position debout au podoscope de pieds creux.

 (1) Cotten A. Imagerie musculosquelettique. Pathologies locorégionales. Elsevier Masson. 2008. p 819-827.

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